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MON CONJOINT REFUSE DE DIVORCER. QUE PUIS-JE FAIRE ?

24/03/2025 |
MON CONJOINT REFUSE DE DIVORCER. QUE PUIS-JE FAIRE ?

Refuser de divorcer : que faire lorsque l’un des époux n'est pas d'accord ?

 

Le refus de divorcer : un cas fréquent en droit de la famille

Le refus de divorcer est une situation courante en matière familiale. Un époux peut s’opposer à la rupture pour des raisons émotionnelles, religieuses, financières ou patrimoniales. Dans un cas de refus, la tension au sein du couple rend souvent la situation difficile, mais le droit français garantit à chacun la possibilité d’obtenir la dissolution du mariage, même lorsque l’autre époux s’obstine à la refuser. En effet, si le divorce par consentement mutuel exige un accord total, les autres procédures permettent d’obtenir un jugement malgré l’opposition du conjoint. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour anticiper la suite de la procédure de divorce et choisir la voie la plus adaptée.

 

Le rôle des différents types de divorce et leurs conséquences

Le droit français prévoit plusieurs types de divorce. Certains nécessitent l’accord des deux époux, tandis que d’autres permettent au juge de trancher malgré le refus d’un conjoint. Le seul type réellement bloqué par le refus est le divorce par consentement mutuel, car il repose sur l’accord intégral des deux parties. À l’inverse, le divorce pour faute, le divorce pour altération définitive du lien conjugal ou le divorce pour acceptation permettent d’avancer, même lorsque le conjoint s’y oppose. La loi protège ainsi la liberté individuelle de chaque époux et empêche qu’une partie utilise son refus comme un moyen de pression.

 

La demande de divorce : point de départ de la procédure

Lorsqu’un conjoint souhaite engager la demande de divorce, il doit consulter un avocat. Le cabinet choisi va analyser la situation, le contexte familial, les éléments patrimoniaux et les éventuels obstacles liés au refus du conjoint. Cette étape est essentielle pour déterminer la stratégie la plus adaptée : envisager un divorce accepté, poursuivre une procédure pour faute, ou attendre que la séparation soit suffisamment longue pour recourir à l’altération définitive du lien conjugal. Une fois la stratégie définie, l’avocat peut initier la procédure, soit par assignation, soit par requête, selon le type de divorce concerné.

 

L’audience de conciliation : un moment clé malgré le refus

Historiquement, la procédure contentieuse débutait par une audience de conciliation, destinée à apaiser les tensions et organiser provisoirement la vie des époux. Même si la forme a évolué, le juge continue aujourd’hui à examiner en début de procédure les mesures nécessaires : résidence séparée, pension alimentaire, organisation de l’autorité parentale, droit de visite, choix du domicile conjugal, etc. Le refus du conjoint n’empêche jamais le juge de statuer. Lors de cette étape, le magistrat constate souvent la rupture manifeste de la vie commune. Il peut autoriser les époux à vivre séparément, ce qui peut préparer une future demande fondée sur l’altération définitive du lien conjugal. Cette audience est souvent la première confrontation judiciaire entre les époux lorsqu’un refus existe.

 

L’assignation en divorce : rendre le refus inopérant

Si aucune négociation n’est possible, l’avocat procède à l’assignation en divorce. Cet acte officiel marque le véritable début du contentieux. Il informe l’autre conjoint que la procédure est lancée, et qu’elle se poursuivra, qu’il l’accepte ou non. L’assignation précise la procédure choisie, les motifs, les demandes patrimoniales ou familiales, ainsi que les mesures provisoires sollicitées. Même en cas d’opposition, le conjoint est tenu de participer à la procédure, faute de quoi le juge statuera sans lui. Le refus ne bloque donc pas l’avancement du dossier : il déplace simplement le débat devant le tribunal.

 

Le divorce par consentement mutuel : seule procédure bloquée par un refus

Le divorce par consentement mutuel repose sur une convention signée par les époux et rédigée par leurs avocats. Pour être valable, elle doit comporter des accords complets : liquidation du régime matrimonial, droit de partage, prestation compensatoire, pension alimentaire, répartition des biens en indivision, droit de visite, autorité parentale, attribution du domicile conjugal, etc. Un époux qui refuse la signature rend cette procédure impossible. Dans ce seul cas, le refus est véritablement décisif. L’alternative est alors de basculer vers une procédure contentieuse. Le cabinet chargé du dossier oriente alors son client vers la voie la mieux adaptée au contexte familial et patrimonial.

 

Le divorce pour acceptation : l’acceptation du principe malgré les désaccords

Le divorce pour acceptation, aussi appelé divorce accepté, repose sur l’acceptation du principe de la rupture du mariage. Les époux reconnaissent que les liens du mariage sont définitivement rompus, mais ils ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les effets du divorce. Le juge tranche alors les conséquences patrimoniales, familiales ou financières. Une fois l’acceptation du principe exprimée, elle ne peut plus être retirée, même si l’un des conjoints change d’avis. Le refus ne joue donc plus aucun rôle à partir de ce moment : la procédure suivra son cours. Cette solution est utile lorsque le conjoint refuse le consentement mutuel mais admet que la séparation est inévitable.

 

Le divorce pour faute : une possibilité en cas de manquements graves

Lorsque l’époux qui refuse le divorce a commis des manquements sérieux aux obligations du mariage — violences, infidélité, abandon du domicile, comportements portant atteinte au respect dû à l’autre — l’autre conjoint peut demander un divorce pour faute. Cette procédure nécessite des preuves concrètes et peut parfois être éprouvante, car elle implique d’exposer les difficultés de la vie conjugale. Le juge examine les éléments produits, apprécie leur gravité et peut prononcer un divorce aux torts exclusifs ou partagés. Le refus du conjoint n’a ici aucune portée : seul compte l’établissement de la faute. Ce type de divorce peut également accélérer la reconnaissance de la rupture, car la faute caractérisée démontre la dégradation irrémédiable de la vie commune.

 

Le divorce pour altération définitive du lien conjugal : la solution la plus efficace contre le refus

Lorsque les époux vivent séparément depuis au moins un an, la loi permet de solliciter un divorce pour altération définitive du lien conjugal. Cette durée constitue la preuve objective de la fin de la vie commune. Une fois celle-ci établie, le juge doit prononcer le divorce, même si le conjoint s’y oppose fermement. Il s’agit du moyen le plus efficace pour surmonter un refus persistant. Le simple fait de ne plus partager le même domicile pendant un an suffit, même si la séparation résulte de la décision d’un seul époux. Cette procédure garantit que nul ne peut être définitivement enfermé dans un mariage rompu.

 

La séparation de corps : une alternative au divorce parfois proposée par le conjoint réticent

Certains conjoints opposés au divorce proposent la séparation de corps comme compromis. Cette procédure ne met pas fin au mariage, mais supprime l’obligation de vie commune. Elle constitue une alternative au divorce, souvent choisie pour des convictions religieuses ou personnelles. Les effets patrimoniaux sont en grande partie similaires à ceux du divorce : séparation des biens, autonomie financière, contribution à l’entretien du conjoint ou des enfants. Toutefois, la séparation de corps ne remplace pas le divorce si l’autre époux souhaite réellement obtenir la dissolution : le juge peut toujours prononcer la rupture du mariage selon les voies habituelles.

 

La liquidation du régime matrimonial et le droit de partage

La liquidation du régime matrimonial est une étape incontournable après la dissolution du mariage. Selon le régime choisi (communauté, séparation de biens, participation aux acquêts), la répartition du patrimoine variera considérablement. En cas d’indivision, certains biens doivent être évalués puis partagés. Le droit de partage, taxe légale due lors du partage des biens, s’applique dans la plupart des situations. Le refus du conjoint ne bloque pas cette étape : le juge peut ordonner les opérations nécessaires, autoriser un notaire à procéder au partage ou trancher en cas de désaccord persistant.

 

Les conséquences parentales : pension alimentaire, droit de visite, autorité parentale

Le refus de divorcer n’empêche jamais le juge de statuer sur les enfants. Il fixe la pension alimentaire, le droit de visite, la résidence des enfants et les modalités d’exercice de l’autorité parentale. Les décisions sont prises uniquement en fonction de l’intérêt de l’enfant, indépendamment des tensions entre les parents. Le juge veille à prévenir toute instrumentalisation du refus et garantit un cadre protecteur pour les enfants.

 

Conclusion : le refus d’un époux ne bloque jamais définitivement la procédure

Même en cas d’opposition ferme, le refus d’un conjoint ne permet pas d’empêcher la procédure de divorce. Seul le consentement mutuel est réellement bloqué par une absence d’accord. Dans tous les autres cas, la loi prévoit des solutions pour obtenir la dissolution du mariage, notamment grâce au divorce pour faute, au divorce pour acceptation ou à l’altération définitive du lien conjugal. Avec l’accompagnement d’un avocat compétent en droit de la famille, chaque époux peut avancer vers la rupture et protéger ses intérêts.