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DROIT DE VISITE DES GRANDS-PARENTS : quels sont vos droits ?

24/03/2025 |
DROIT DE VISITE DES GRANDS-PARENTS : quels sont vos droits ?

Droit de visite des grands parents : quels sont vos droits ?

 

Le fondement juridique du droit de visite des grands-parents

Au cœur du droit de la famille, le droit de visite des grands-parents trouve sa source dans l’article 371-4 du Code civil. Aux termes de cet article : « L’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants ».

 

Concrètement, ce droit peut revêtir trois formes :

  • un droit de visite, permettant aux grands-parents de voir leurs petits-enfants ;
  • un droit d’hébergement, c’est-à-dire la possibilité d’accueillir l’enfant au domicile des grands-parents, pour une ou plusieurs journées voire nuits ;
  • un droit de correspondance, permettant des échanges réguliers – écrits, téléphoniques, etc.

 

En résumé, la loi prévoit que les liens entre les enfants et leurs ascendants — dont les grands-parents — peuvent et doivent être préservés. Mais ce droit n’est pas automatique ni absolu : c’est l’intérêt de l’enfant qui demeure le critère déterminant.

 

Quand les relations familiales se tendent : divorce, séparation, conflit

 

Lorsque survient une séparation ou un divorce des parents, ou tout simplement un conflit intergénérationnel, les relations entre grands-parents et petits-enfants peuvent être fragilisées — voire rompues.

Dans ce contexte, les grands-parents peuvent souhaiter faire valoir leur droit. Toutefois l’accord amiable n’est pas toujours possible. Le refus de l’un des parents — ou même des deux — est fréquent, parfois motivé par des tensions, un conflit de loyauté, ou des désaccords profonds. On parle alors de refus du droit de visite.

 

Mais attention : un simple conflit ou un désaccord familial ne suffit pas à justifier un refus. La loi ne prévoit pas de « catalogue » de motifs automatiques d’exclusion. C’est au cas par cas, et c’est le juge, au nom de l’intérêt de l’enfant, qui en décide.

Ainsi, dans le cadre d’un divorce des parents ou d’une séparation, si les grands-parents sont mis à l’écart, il est souvent possible de tenter une régularisation amiable — mais si cela échoue, une voie judiciaire peut être envisagée.

 

Comment saisir le juge : la procédure devant le Juge aux affaires familiales (JAF)

Lorsque les discussions amiables ou la médiation familiale ne permettent pas de maintenir le lien, les grands-parents peuvent saisir le JAF.

 

Étapes typiques de la procédure :

  1. Tentative amiable — il est recommandé d’écrire aux parents en demandant l’organisation régulière de rencontres. Cela permet de démontrer la bonne foi des grands-parents.
  2. Médiation familiale — si le dialogue direct échoue, la médiation peut permettre de trouver un accord en dehors du tribunal.
  3. Saisine du JAF — si la médiation échoue ou n’est pas souhaitée, une requête est adressée au tribunal compétent (celui du lieu de résidence de l’enfant). L’avocat est indispensable.
  4. Instruction du dossier — le juge peut ordonner une enquête sociale, entendre l’enfant si capable de discernement, mais aussi convoquer les parents et les grands-parents.
  5. Décision du JAF — le juge fixe les modalités des relations (visite, hébergement, correspondance) ou, le cas échéant, refuse le droit si l’intérêt de l’enfant le commande.

Cette procédure comporte des enjeux sensibles : la représentation par un avocat spécialiste en droit de la famille est essentielle pour constituer un dossier solide.

 

Motifs de refus : quand le juge peut couper le lien

Comme indiqué, la loi ne donne pas de liste exhaustive de motifs. Mais la jurisprudence et la pratique judiciaire ont permis de dégager plusieurs situations dans lesquelles le juge peut légitimement refuser un droit de visite ou d’hébergement.

 

Notamment :

  • Des comportements dangereux de la part des grands-parents : violences physiques ou psychologiques, négligence grave, toxicomanie, etc.
  • Un conflit familial très intense, susceptible de perturber l’équilibre psychologique ou affectif de l’enfant. Dans certains arrêts, l’animosité persistante entre grands-parents et l’un des parents, ou une attitude procédurière systématique, ont conduit les juges à refuser le droit de visite.
  • Le refus de l’enfant lui-même, s’il est capable de discernement : un désaccord exprimé clairement peut être pris en compte.
  • La perturbation de l’environnement familial : si le maintien du lien avec les grands-parents compromet l’équilibre du foyer ou empêche l’enfant de vivre sereinement.

 

Il convient de garder à l’esprit que le refus ne relève pas d’un « droit absolu des grands-parents » mais d’une appréciation au cas par cas, fondée sur l’intérêt supérieur de l’enfant.

 

Le cas particulier du divorce ou de la séparation des parents

Le divorce ou la séparation des parents peut fragiliser le lien entre grands-parents et petits-enfants. Pourtant, la loi prévoit explicitement que le droit de visite des grands-parents peut s’exercer indépendamment de la situation des parents.

 

Dans ce contexte, le JAF peut fixer un droit de visite ou d’hébergement modulable — par exemple : une journée par mois, un week-end, une partie des vacances scolaires — selon l’âge de l’enfant, la nature des relations, et surtout l’intérêt de l’enfant.

Il n’est pas rare que les grands-parents soient mis à l’écart après un divorce, notamment s’ils sont en désaccord avec l’un des parents. Dans ce cas, ils ont tout intérêt à agir rapidement — de préférence en conciliant médiation et assistance juridique — pour préserver un lien avec leurs petits-enfants.

 

Sanctions en cas de refus ou de refus injustifié — défense des droits des grands-parents

Lorsque le droit de visite et/ou d’hébergement accordé par le JAF n’est pas respecté, les parents peuvent être tenus pour responsables. En effet, le refus injustifié de représenter l’enfant auprès des grands-parents peut constituer une infraction pénale : le délit de « non-représentation d’enfant », puni par l’article 227-5 du Code pénal.

 

Concrètement, les grands-parents peuvent — avec l’assistance d’un avocat — mettre en demeure les parents, saisir le tribunal pour obtenir l’exécution forcée du jugement, voire déposer plainte.

Ainsi, le droit de visite n’est pas seulement un droit moral ou affectif : il est protégé juridiquement, et son non-respect peut entraîner des conséquences judiciaires.

 

Pourquoi recourir à un avocat spécialisé en droit de la famille ?

En tant que cabinet d’avocats, nous sommes idéalement positionnés pour accompagner les grands-parents dans ces démarches — souvent difficiles sur le plan affectif et psychologique.

 

Plusieurs raisons à cela :

  • La procédure devant le JAF est strictement encadrée et techniquement exigeante : assignation, constitution de dossier, représentation obligatoire, respect des formes légales, etc.
  • Il s’agit de démontrer que le droit demandé sert l’intérêt supérieur de l’enfant — ce qui nécessite d’analyser les circonstances familiales, les liens existants, la stabilité psychologique, l’âge de l’enfant, etc.
  • En cas de refus, la stratégie peut inclure des demandes de médiation, des enquêtes sociales, des auditions de l’enfant, voire des expertises — autant d’éléments que l’avocat devra structurer et présenter efficacement.

 

En tant que cabinet à Vannes, nous proposons une écoute spécialisée, un accompagnement personnalisé, et une expertise locale — un vrai atout pour des grands-parents confrontés à un refus ou à un conflit.

 

Points de vigilance et limites — ce que le droit ne garantit pas

Il est essentiel de rappeler que le droit de visite des grands-parents n’est ni automatique, ni inconditionnel.

 

Quelques limites importantes :

  • Ce droit reste subordonné à l’intérêt de l’enfant. Si le juge estime que la relation est contraire à cet intérêt, il peut la restreindre, l’encadrer fortement (visites médiatisées, environnement neutre, etc.) ou la refuser.
  • La médiation, même si recommandée, ne garantit pas un accord. Et si une démarche judiciaire est engagée, elle peut être longue, coûteuse émotionnellement — d’où l’importance d’une représentation par un avocat.
  • L’octroi d’un droit de visite ou d’hébergement peut être modulé — pas forcément la même fréquence, le même type de contact (visite simple, hébergement, correspondance), selon l’âge de l’enfant, la qualité des relations, etc.
  • Enfin, un élément nouveau (une modification des circonstances, un changement dans la situation familiale, etc.) peut conduire le juge à réexaminer le dossier. Le droit n’est donc pas figé dans le temps.

 

À retenir — l’intérêt de l’enfant, critère central

  • La loi française reconnaît clairement aux grands-parents un droit de visite, d’hébergement et de correspondance vis-à-vis de leurs petits-enfants, sur le fondement de l’article 371-4 du Code civil.
  • Mais ce droit n’est pas absolu : c’est le Juge aux affaires familiales qui fixe, en dernier ressort, les modalités — ou peut le refuser — en fonction de ce qui sert l’intérêt supérieur de l’enfant.
  • En cas de refus ou de non-respect d’un jugement, des sanctions sont possibles (notamment le délit de non-représentation d’enfant), ce qui renforce l’importance d’un accompagnement juridique.
  • La médiation familiale, lorsqu’elle est possible, reste souvent la voie la plus apaisée — mais en cas d’échec, le recours judiciaire est disponible.
  • Enfin, la situation — divorce, séparation, conflit, changement d’organisation familiale — doit être évaluée avec soin, toujours dans l’optique de protéger l’équilibre et le bien-être de l’enfant.

 

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Le Cabinet GRUNBERG & ASSOCIÉS se tient à votre disposition pour toute interrogation supplémentaire ou demande de représentation à cet effet.